• Drakius Sombreval

    Plume de Choucas

     

    Drakius Sombreval 

    34 ans 

    Drakius est un puissant psychique, même un des plus puissants d'Ethanor avec son neveu, Karl. Il est de notoriété publique qu'il maîtrise également l'élémentarisme de feu, les proches de Sombreval savent qu'il utilise parfois le magnétisme et le métamorphisme... Quand à ceux qui savent qu'il est allé jusqu'à voler son pouvoir à une licorne... Ils se comptent sur les doigts d'une main.  

    A ce jour, il est rien de moins que le souverain unique et incontesté d'Ethanor. Longue vie au roi.  

    C'est un homme bien bâti, assez grand, et objectivement parlant un noble tout à fait fait charmant : une barbe bien taillées, des vêtements soignés, des cheveux noirs avec quelques épis indomptables... Seule ombre au tableau ? Ses yeux. Ses iris d'un carmin improbable, un rouge déstabilisant et surtout inexplicable. 

     Drakius Sombreval

    Pour comprendre la vie de Drakius, il faut déjà vous présenter sa mère, Asha Sombreval, Dame unique de la Forteresse Noire et seigneur de Sombreval. Dame Asha à toujours refusé le mariage, repoussé tous les prétendants. D'aucuns dirons que c'était pour conserver le nom et la grandeurs des Sombreval (elle aurait dû abandonner son nom par le mariage), d'autres murmurent que sa préférence allait aux femmes... Pourtant, elle eut deux enfants : une première fille, Viktoria, et trois ans plus tard son fils Drakius. Ils étaient techniquement tous deux bâtard, mais elle les légitima officiellement dès leur naissance. Et on peut dire que les rumeurs allaient bon train quand à l'identité du père, mais rien ne fut jamais prouvé. 

    C'est dans ce climat que Drakius Sombreval passa les premières années de sa vie. Il ressemblait beaucoup à sa sœur cadette : même cheveux d'un noir de jais, et même yeux couleur de sang. Mais même si devant leur mère, personne n'osait douter de la légitimité des enfants... dans les faits le tout jeune garçon entendait perpétuellement des doutes, des murmures, des rumeurs dans son dos. Il avait droit aux flagornerie en face, et aux insultes dernière les murs. Cet enfant faisait peur, faisait rire, interrogeait pour le moins. 

    Très tôt, il eut droit à des percepteurs spécialisés pour lui enseigner tout ce qu'un petit seigneur doit connaître. Lecture, écriture, Histoire, équitation, maniement des armes... Le jeune Drakius voulait prouver qu'il était "capable", "légitime", qu'il n'y avait pas de raison de douter de lui... Mais il ne récoltait pas autant d'admiration et de félicitation qu'il l'aurait espéré : sa mère passait beaucoup plus de temps avec sa soeur, lui enseignant en personne tout ce qu'une bonne dame de la cour doit savoir, et entretenant une complicité mère-fille toute particulière tandis que lui restait souvent dehors ou avec ses percepteurs.

    Viktoria par-ci, Viktoria par-là, elle était la plus grande, la plus belle, la fillette chérie de sa mère... Plutôt que de la fraternité, il entretint sa jalousie au fil du temps. Un œil extérieur n'aurait sans doute pas remarqué cet écart d'attentions, mais lui ne voyait que ça et il rivalisait d'effort pour s'attirer l'estime de sa mère. Sans résultat probant.

    Il présenta très tôt une prédisposition à la magie, beaucoup plus tôt que la moyenne des enfants. Un psychisme puissant dont il n'hésita pas à user, consciemment ou non, pour "corriger" ses désagréments. Il s'en servait de manière brutale, au mépris des lois et de la sensibilité de son entourage. Il avait vite comprit qu'il était capable d'utiliser ce don pour forcer des gens à faire ce qu'il voulait, et même à les persuader que c'est eux qui avaient eut cette idée ! C'est cette méthode qu'il trouva pour compenser sa frustration et se donner un sentiment de supériorité.

    C'est dans cette période, il avait tout juste 12 ans (pour un jeune seigneur c'est déjà un âge de responsabilité, où il était sensé s'intéresser à la cour et la politique), un évènement marqua sa vie. Sa soeur Viktoria était de caractère libertin, c'était assez connu, et ne passait pas toutes ses soirées à broder sagement au coin du feu. Elle était en plein dans son adolescence et c'était de notoriété publique qu'elle fréquentait plusieurs jeunes gens de Bourg Ecarlate... Et advint ce qui devait arriver : elle tomba enceinte. Elle tenta d'abord de le cacher, ce qui ne pouvait durer éternellement, et finalement la vérité éclata au grand jour. C'était une femme de caractère, pleine de promesse comme jeune dame, tout le monde s'accordait à le dire. Mais encore si jeune... Et l'accouchement ne se déroula pas dans les meilleurs termes. Très fatiguée dans les jours qui suivirent, il fallait la veiller continuellement et s'occuper du nourrisson à sa place. C'était un petit bébé vigoureux, à la tignasse brune et aux yeux aussi sombres que sa grand-mère.

    Surprennament, Drakius passa beaucoup de temps au chevet de sa soeur. On pouvait croire qu'il la détestait, mais sa jalousie n'allait pas jusque là : elle restait un membre de sa famille et la voir dépérir n'était pas un plaisir pour lui. Elle était encore jeune, et trop faible, et ne se remit jamais de cet accouchement. Elle savait qu'elle allait mourir, et dans ces derniers jours confia cette terrible tâche à Drakius : elle lui remettait l'enfant. C'est lui qui allait lui servir de père. Une tâche dont il ne voulait pas, mais dont il ne pu, à l'époque, refuser la promesse à sa soeur mourante.

     Quand elle rendit l'âme, la Forteresse resta en deuil un moment. L'enfant passa de nourrice en nourrice le temps d'être sevré, puis de percepteur en percepteur en grandissant. Mais jamais Drakius ne fut capable de donner cet amour et cette reconnaissance dont les enfants ont besoin, et dont il avait lui-même manqué. Le jeune Sombreval, dénommé Karl, fut la plupart du temps laissé à lui-même ou aux mains du maître d'armes de la Forteresse.

    Il faut dire que Drakius avait d'autres préoccupations à cette époque. Il était encore jeune et plein d'avenir, et détenait un potentiel qu'il devenait nécessaire d'exploiter. Vers ses 14 ans, il fut envoyé à l'académie de magie de Port-les-Mouettes, il devait y apprendre à développer et contrôler ses capacités. Pendant cette période il ne rentrait à la Forteresse que pour les quelques semaines de congé par an, si peu pour s'occuper d'un enfant en bas âge... C'est aussi là qu'il fit pour la première fois la connaissance d'Ignis Sableblanc : bâtarde royale en exil, jeune femme pleine de ressources qui avait fini par atterrir ici... A l'époque, c'était loin d'être sa principale considération et ils n'échangèrent pas plus que quelques banalités. 

    Ses périodes à l'académie, par contre, étaient pour lui une ouverture au monde. Il s'avéra être un élève brillant, mais dissipé, car il défiait perpétuellement l'ordre. Pas par goût pour la liberté, plutôt par haine pour l'autorité. Quand à sa magie, de doué, il devint le meilleur dans son art. Dans les dernières années il expérimentait continuellement à la cherche de nouveaux champs d'action, il s'était prit d'une véritable passion pour les capacités du psychisme. Et il déplorait que la loi interdise tant de choses à ses pratiquants. 

    Pour améliorer sa compréhension de l'esprit humain il lui arrivait donc régulièrement de se glisser dans les rêves de ses camarades, pour les comprendre d'abord, puis les manipuler : c'était moins visible que sur des éveillés. Il se fit prendre quelques fois tout de même, par maître Galahab systématiquement, et sévèrement sermonné. Il détestait maître Galahab, ce vieux croûton rétrograde, et ce dernier le lui rendait bien. 

    Drakius passa finalement son projet de dernière année et fut accepté dans le Cercle des mages sous le nom de "Drakius l'Insatiable", rapport à sa soif de connaissance et son éternelle quête de progrès. Sa mère n'a pas été ravie de cette "promotion", elle espérait plutôt le voir refuser son entrée dans le Cercle et garder son nom de "Sombreval"... Mais il avait à cette époque 19 ans et se jugeait assez grand ne plus rien devoir à Asha. Encore une fois, le petit Karl (7 ans si vous avez bien suivis) était laissé de côté.

    Tout aurait pu très bien se passer par la suite : avec son titre de mage, Drakius était écouté et craint, et il avait le champs libre pour ses recherches en tout genre. Enfin... presque le champs libre. Lorsqu'il entama ses recherches sur la possibilité de cumuler plusieurs magies dans un seul individu, il n'en parla à personne et se contenta de noter ses observations. Au bout d'un certain temps, il fini par en parler à l'Archimage car il était persuadé d'avoir trouvé la solution : transférer d'un corps à l'autre la capacité mentale à la magie qui releva du domaine de l'inconscient. Impressionné mais peu enclin à le laisser poursuivre ses recherches, Arcano lui annonça que les expériences sur des êtres humains étaient non seulement immorales et interdites, mais dangereuses pour les deux protagonistes. La poursuite de ses recherches lui fut interdite.

    Comme toujours incapable de se plier à l'autorité d'autrui, et parce qu'il voyait là un moyen de renforcer ses propres pouvoirs, Drakius ne s'arrêta pas là. Il poursuivit ses expériences en secret, faisant parfois appel à d'autres collègues peu scrupuleux (ou pas entièrement au courant de la finalité de ses projets), et faisant fi de l'interdiction d'utiliser des cobayes humains. Il progressait véritablement dans ses découvertes et dans sa compréhension de la magie, non sans quelques "accidents de parcours" et "sacrifices nécessaires"... Et un jour le masque tomba. Tout fut découvert : les recherches, les expériences, le projet... Il fut radié du Cercle, officiellement, par l'Archimage et devant tous les hauts gradés et les plus éminent mages. On lui retira son titre de "l'Insatiable", il perdait tout soutient du Cercle ainsi que toute autorité que pourrait conférer la position de mage. L'affront autant que l'amertume furent difficile à avaler...

    Sa haine pour ceux qui l'avaient rejetés se mêlait à sa soif de pouvoir, et en découla un désir de vengeance qui le rongeait perpétuellement. Les Mages du Cercles n'étaient plus qu'une bande de vieillards séniles et lâches, tout juste bon à brider les jeunes esprits dans la peur d'être dépassés, et effrayés par la perspective du progrès ! Et le pouvoir en place, la famille Sableblanc ne faisait que léguer sagement toujours plus de pouvoir à ce Cercle dépérissant ! Lui, Drakius Sombreval, allait remettre de l'ordre dans tout cela, il s'en faisait le serment.

    Après cette attaque à son amour-propre, Drakius retourna à la Forteresse. Pour les autres mages, c'était le signe qu'il acceptait sa défaite et abandonnait les affaires du Cercle... Mais pour lui c'était l'occasion de renouer avec ses affaires familiales, la politique de sa région, et de trouver enfin le calme nécessaire à la poursuite de ses recherches. Il y retrouva naturellement Karl, qui avait bien grandit et devenait un guerrier féroce et prometteur. Mais malgré ce "retour à la maison" et cette disponibilité nouvelle, Drakius n'était toujours pas capable de représenter cette figure paternelle dont le jeune avait besoin, et encore moins d'être aimant ou protecteur. A présent, il était fixé sur on obsession de vengeance et déploya tout ce qui était en son pouvoir pour s'en approcher.

    La santé de sa mère déclinant, il prit peu à peu les rênes de Sombreval, d'abord officieusement, puis aux yeux de tous. Bien que sur les papiers Asha soit toujours la régente, tout le monde se tournait vers Drakius quand on évoquait le "seigneur de Sombreval". Bien qu'une des sept grandes familles d'Ethanor, Sombreval restait une région à l'écart et avec une influence minime à côté des "régions du sud" telles que Sableblanc, Montdesbrume et Herbedrue. L'avantage ? Loin de la cour et de ses intrigants, peu attrayante avec ses paysages hostiles et ses conditions extrêmes, la Forteresse Noire était l'endroit parfait pour fomenter en toute discrétion des plans retords pour renverser le pouvoir. Ha, et aussi pour poursuivre des recherches interdites sur des cobayes humains. Naturellement.

    Oui, c'est à ce moment là que Drakius devint vraiment le seigneur machiavélique qu'on dépeint dans la résistance pour remuer les foules. Et il trouva au passage la collègue idéale : Ignis Sableblanc elle-même, la bâtarde royale qui avait bien grandit. Elle était devenue une formidable jeune femme aussi assoiffée de pouvoir et de vengeance que lui, ou en tout cas qui désirait fortement récupérer le trône qu'elle estimait comme sien.

    Dans un premier temps Drakius accéléra ses recherches sur la magie. Il était enfin parvenu à de vraies réussites sur du "transfert de pouvoir" d'un individu à l'autre, avec comme léger inconvénient la mort de l'individu ponctionné. Que voulez-vous ? Nul n'est parfait. En tout cas, ce n'est pas cela qui allait l'arrêter pour utiliser ses découvertes sur lui-même et son entourage, et il envoyait des mercenaires capturer les sujets qui l'intéressait (le plus complexe fut le métamorphe, cette magie étant plus rare et ses possesseurs plus discrets). Il réalisa l'expérience trois fois sur lui-même : pour le magnétisme, l'élémentarisme de feu, et le métamorphisme. A Ignis il "offrit" le magnétisme. Mais pouvait-il s'arrêter là ? Si il était possible d'améliorer sa propre magie avec celle des autres, qu'en était-il des créatures magiques peuplant Ethanor ? Ignis lui rapporta une licorne, créature rare et "sacrée" dans beaucoup de culture par sa capacité à soigner les blessures et revitaliser les mourants. Aujourd'hui on dit de Drakius qu'il ne tombe jamais malade et guérit étrangement vite de tout type de blessure.

    Tout ceci ne s'était pas fait sans mal, mais le seigneur de Sombreval travaillait en parallèle à sa guerre et ses alliances. Le roi Baudouin Sableblanc, jeune homme plein de vie et apprécié du peuple, était promit en mariage à Gwen Tertrefort dans l'idée de consolider les relations entre les deux familles... Drakius profita de la tension créée par l'évènement (une "sauvage" du nord et le roi d'Ethanor, vraiment ?! Notre belle Gwen, avec un "nobliau" sudiste, quel gâchis !) pour convaincre le père de Gwen et seigneur de Tertrefort de rejoindre sa cause : Drakius est un homme charismatique sachant bien manipuler les foules, et son don pour le psychisme n'y est certainement pas étranger. Mais à son grand regret cela ne lui suffit par pour obtenir le soutient de Boiscendré et Durroc, les deux autres région du "nord" qui souhaitaient garder leur neutralité.

    La guerre fut déclarée devant témoin, de manière théâtrale, directement pendant le mariage royal. Ce fut le début d'une longue guerre de plusieurs années, qui s'enlisa parfois dans des périodes sans batailles où les deux camps tentaient d'étouffer l'autre économiquement ou de le forcer à commettre une erreur. Drakius réussit finalement à obtenir l'appuis de Boiscendré, grâce à plusieurs étapes de manipulation, l'intervention de son neveu Karl (désormais âgé de 20 ans), et la naïveté de la jeune Krysta, dernière fille du seigneur de la région.

    C'était toujours des troupes inférieures en nombre à la coalition des alliés de la couronnes, les fidèles familles du sud, mais à force de harcèlement, d'embuscades et grâce à la mobilité de ses troupes, Drakius parvint à remonter jusqu'à la capitale et à assiéger Port-les-Mouettes.

    Parti de pratiquement rien, en désavantage numérique, et avec l'appuis de régions "défavorisées", le seigneur de Sombreval parvint finalement à prendre la ville de Port-les-Mouettes la nuit du 15 Octobre 358. Beaucoup de sang coula cette nuit : celui de nombreux soldats mais aussi de Lancelot, chef des armées de Sableblanc, de l'Archimage Arcano, et du roi Baudouin lui-même (Drakius mit un point d'honneur à affronter le jeune roi en personne, au terme d'une lutte acharnée, il en garde d'ailleurs la trace sur l'avant-bras gauche)... Mais aussi de la presque-reine Ignis Sableblanc. Quoi ? Tuée dans la bataille ? Assassinée par les espions embusqués dans le palais ? Non : massacrée par Karl Sombreval lui-même dans un accès de folie meurtrière. Il semblerait que Drakius ait bel et bien oublié quelques éléments fondamentaux dans l'éducation d'un enfant et la construction d'une personnalité...

    Désormais il en est là. Souverain d'Ethanor, probablement mage le plus puissant, gagnant incontesté de la guerre des deux lions, et... terriblement seul. Tout ce qui l'avait toujours motivé, sa quête de pouvoir, sa vengeance, son désir de reconnaissance... il a tout cela, et il se sent plus vide que jamais. 

    En définitive, Drakius est une personnalité brillante qui met un point d'honneur à toujours parvenir à ses fins, ce quel qu'en soit la méthode. Il se targue d'être en totale maîtrise sur ses émotions et de savoir prendre ses décisions avec pragmatisme, mais toute sa vie ses objectifs auront été dictés par ces fameuses émotions : d'abord la jalousie, puis la colère, ensuite la haine et la vengeance, et finalement la quête de pouvoir... Que se passerait-il si pour une fois c'était une émotion positive qui l'animait ? Pour l'instant c'est la peur. Peur de mourir aussi soudainement qu'était morte Ignis, aussi définitivement. Peur d'être trahis encore une fois, et les traîtres sont partout à la cour. Peur de ne jamais trouver de sens à tout ça... Mais n'allez certainement pas lui dire cela, il ne le reconnaîtrait pas lui-même. Il glisse peu à peu dans la paranoïa sans vouloir l'admettre.

     


  • Commentaires

    1
    Jeudi 8 Septembre 2022 à 09:51

    "massacré" "massacré" tout de même le tranché de gorge était assez propre non sarcastiche

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