• Videte

    Plume de Choucas

     

    Videte

    38 ans

    C'est un psychique tout à fait potable, quoiqu'il utilise peu la magie. Il la limite à ses utilisations professionnelles, pour contacter ses agents lorsque les techniques traditionnelles ne suffisent plus. Il ne fait toutefois pas confiance à ce genre d'échanges, trop peu fiables et trop facilement interceptables.

    Autrefois maître des espions de la couronne, il fuit le château lors de la chute du roi Baudouin. Aujourd'hui il dirige la résistance dans l'ombre dans l'espoir de renverser Drakius.

    Pas très grand en taille, pas très musclé, d'apparence plutôt quelconque... Videte a tout pour passer inaperçu dans une foule. Il a une visage anguleux accentué par sa petite barbichette, des cheveux bruns coupés au carré et des yeux de fouine toujours aux aguets. A la cour il portait généralement des vêtements bien coupés, à la mode, mais sans être extravagants... Maintenant hors-la-loi, il change de style et aussi souvent que nécessaire, passant du marchand aisé ambulant à la tenue sombre d'assassin, jusqu'au tablier usé de tavernier de campagne. Mais jamais, au grand jamais, sans une lame cachée ou une réserve de poison. La plupart du temps les deux.

    Videte

    Videte n'est pas de noble naissance. Pas même de riche naissance, pour être sincère. Originaire des quartiers modestes de Port-les-Mouettes, énième gamin d'une famille nombreuse, il a d'abord travaillé comme coursier ou messager pour qui voulait bien des services d'un gamin de "la plèbe". Il avait cette capacité d'être toujours fourré partout en évitant les ennuis, et lorsqu'un jour il fut contacté par un homme étrange et bien habillé pour "un travaille qui paie bien", il accepta sans trop se poser de question. "La fouine", comme on le surnommait à l'époque, devint sans le savoir un des nombreux intermédiaires du maître des espions de l'époque : il rapportait les rumeurs et informations qu'il pouvait glaner en ville en échange de rétribution.

    Il était efficace, mais il voulait savoir qui le payait et pourquoi. Comme les questions directes ne fonctionnaient pas, il a suivit l'homme étrange et a surveillé toutes les relations qu'il pouvait avoir en ville. Au bout d'un mois de double jeu à approcher et questionner innocemment toutes ces personnes, Videte a fini par apprendre l'identité du chef des espions et la raison pour laquelle il communiquait tout les faits et gestes dans les rues de la ville.

    Cette lucidité lui permit une promotion : plus qu'un simple intermédiaire des ruelles, il était espion à part entière. Il avait 15 ans lorsqu'il partit pour sa première mission hors de la capitale, et depuis lors il voyagea beaucoup pour le compte de son patron. Il apprit rapidement à lire, écrire et compter, et eut maintes occasions de faire ses preuves.

    Tout a une fin, et lorsque le maître des espions partit à la retraite, il fallu bien lui choisir un remplaçant. La concurrence était rude : des espions doués, des membres de la petites noblesse qui voulaient une place au conseil royal... Videte cumulait expérience d'espionnage et esprit stratégique, ce qui acheva de convaincre son prédécesseur de le choisir lui plutôt qu'un autre. Sa promptitude pour s'adapter à la vie de la cour fut même surprenante.

    Il servit 12 ans sous le règne des Sableblanc. D'abord pour le père du Baudouin, puis pour le jeune roi. En dehors de son métier, il avait une vie privée très limité, et c'est cette capacité à tenir la pression constante malgré les secrets et les intrigues qui lui accorda ce poste dans l'entourage du roi. En tant que membre du conseil royal, il était à la fois conseiller et proche de Baudouin, mais comme dans toutes ses autres relations humaines il restait exclusivement professionnel.

    Pendant cette période il était les yeux et les oreilles du trône : "Le savoir c'est le pouvoir". Il a toujours considéré que plus qu'un roi, c'était un royaume qu'il servait, et ses origines populaires n'y sont sans doute pas pour rien. Terre-à-terre et conséquentialiste, il réfléchit chaque décision sur le long terme et pour le plus grand nombre. Ce désir d'aider le peuple et les démunis peut paraître assez chevaleresque, mais Videte est tout sauf "chevaleresque" : pour lui toutes les méthodes se valent et "la fin justifie les moyens". Très terre-à-terre, disais-je...

    Ce n'est pas parce que le maître-espion écoute la raison plutôt que le sentiments qu'il en est totalement dépourvu. Toutefois, estimez-vous hautement privilégié si il en laisse paraître devant vous...

    Lorsque le règne des Sableblanc prit fin et que le roi Baudouin mourut dans son propre palais, Videte était là pour faire s'échapper tous les habitants de la Citadelle à ce moment-là : nobles, serviteurs, pages... il leur permit une évacuation sûre et une fuite loin de la capitale. Il ne revint pas à Port-les-Mouettes. Il avait promit au jeune roi qu'il ferait son possible pour tuer Drakius Sombreval, et cette promesse prenait encore plus de sens à présent, alors que le seigneur félon s'appropriait le trône et "nettoyait" les rangs de la noblesse et des mages.

    Alors quoi ? Rejoindre les anciens partisans de Baudouin et déclarer une nouvelle guerre ? Guerre probablement perdue d'avance et plongeant un peu plus le royaume dans le chaos ? Non, et d'ailleurs Videte n'était pas un tacticien ni un militaire. Ce qui savait faire c'était tisser un réseau, récolter des informations, soupeser des chances et tirer parties des opportunités... et c'est ce qu'il fit. Avec ce qui lui restait de son réseau d'espionnage et une première bande de volontaires tirés des habitants évacués, il forma le début de ce qu'on appellera "la résistance". 

    Pour l'instant, l'objectif est seulement de gagner de l'influence, de répandre des idées et de recruter dans tout le royaume. Coller des affiches, répandre des rumeurs, chercher des opportunités. Pour l'instant Videte se déplace régulièrement et tente de toujours être en contact avec chaque branche du réseau, même si ce travail devient beaucoup plus compliqué que derrière un bureau à Port-les-Mouettes... Mais sa grande crainte est de perdre le contrôle de cette organisation qu'il a lui-même créé. Comment s'assurer la loyauté de chaque membre recrutés aux quatre coin du royaume ? Et comment s'assurer qu'ils poursuivent bien tous le même but ?


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